Description : La rémunération actuelle des médecins généralistes libéraux français est mixte. Ce
travail avait pour but d'évaluer leur désir de voir la part de rémunération forfaitaire
augmenter au dépens de la rémunération à l'acte. Nous avons réalisé une enquête quantitative
auprès de 816 médecins généralistes libéraux à partir d'un questionnaire auto-administré,
adressé par mail. Les résultats obtenus ont été analysés à l'aide d'un test de Khi
2 d'adéquation. Notre étude montre qu'une moitié des médecins généralistes français
est favorable à une majoration de la part forfaitaire dans sa rémunération (44,97%,
Z 2,3054). La plupart des répondants continuent cependant à préférer un système de
paiement à l'acte majoritaire par rapport aux forfaits (79,53%). Les principaux désavantages
des paiements forfaitaires ont été soulignés avec de fortes proportions : la vulnérabilité
et la perte d'indépendance vis à vis du centre payeur (82%, Z 544,22), la perte de
contrôle de sa rémunération (73%, Z 453,76) et le problème de confiance évoqué face
à un payeur unique (78%, Z 495,21). A contrario, les avantages attendus sont peu convaincants
pour les médecins : une rémunération permettant une simplification administrative
(38%, Z 1,38), une rémunération augmentant l'efficience des soins et dégageant du
temps médical (30%, Z 34,74), une diminution du nomadisme médical et l'amélioration
du suivi du patient (30%, Z 7,80). Notre étude a par ailleurs montré un large mécontentement
par rapport à la rémunération actuelle (75,85%, Z 435,22). Elle est source d'insatisfaction,
quelles que soient finalement les parts respectives forfaitaires ou à l'acte. Ces
différents aspects devraient être pris en compte lors de l'élaboration du plan santé
2022 afin de recueillir une adhésion de la part des médecins généralistes libéraux.;