Description : Contexte : en 2016, les données épidémiologiques montrent une augmentation du nombre
d'infections sexuellement transmissibles, notamment bactériennes, et une stabilisation
du nombre d'interruption volontaire de grossesse. La population des 18-30 ans est
la plus exposée à ces risques. Le préservatif masculin, qui est une norme préventive
et contraceptive au début de la sexualité, est rapidement abandonné. Dans quel contexte
le préservatif est-il arrêté dans cette tranche d'âge ? Objectif : l'objectif de cette
étude était de déterminer les facteurs influençant l'arrêt du préservatif masculin
et ceux influençant les prises de risques chez les 18-30 ans. Matériel et Méthode
: nous avons réalisé une étude qualitative par des entretiens individuels semi-structurés
via un guide d'entretien, de Mai 2017 à Mars 2018 en Maine-et-Loire. Résultats : nous
avons pu réaliser 10 entretiens, seul l'avis de femmes a pu être recueilli. Bien qu'elles
en aient une image positive et qu'elles le considèrent comme une véritable norme au
début de la sexualité, les femmes utilisent le préservatif de façon variable par la
suite. Le sentiment de limitation du plaisir, de contrainte, de manque d'efficacité
du préservatif et le frein venant du partenaire ont été évoqués, amenant à l'arrêt
du préservatif. Sous l'influence des pairs et de la relation avec le partenaire lors
de la formation du couple, l'arrêt du préservatif est au cœur d'un enjeu relationnel.
Le désir d'engagement de la femme et l'instauration d'une relation de confiance entre
les deux partenaires sont indispensables pour cet arrêt. La durée du couple, au bout
de laquelle cette décision est prise, varie. Malgré le peu de connaissances sur les
infections sexuellement transmissibles, les femmes ont majoritairement réalisé un
test de dépistage avant l'arrêt du préservatif. Un relais contraceptif par la pilule
est quasiment systématiquement réalisé. L'arrêt du préservatif masculin n'a été que
dans très peu de cas identifié comme un moment à risques sexuels chez les femmes dans
cette étude. Mais nous avons pu souligner des situations à risque autour de la sexualité
dans cette population influencées par un écart de perception entre les prises de risques
réelles et perçues ainsi qu'une vulnérabilité plus globale des femmes. Conclusion
: l'arrêt du préservatif est un moment particulier de transition contraceptive, préventive
et relationnelle de la vie des femmes. Dans cette étude, l'arrêt du préservatif n'est
pas un enjeu majeur de l'augmentation des IST et de la stabilité des IVG. Des études
de plus grandes ampleurs doivent explorer le sujet, notamment une étude du comportement
des hommes dans cette situation viendrait compléter ces données.;