Description : Les données ont massivement investi le monde du sport de haut niveau. Les sports collectifs
comme le football et le rugby à 15 qui sont parmi les sports les plus médiatisés sont
particulièrement concernés par ce phénomène. De plus, les performances dans un sport
collectif sont multifactorielles et multidimensionnelles et sont étroitement liées
à la survenue de blessures. Les sport scientists cherchent à comprendre et à contextualiser
au mieux ces performances. Pour se faire, ils demandent et consomment énormément de
données dont les sources sont multiples car émanant de la concertation des différents
membres du staff entourant les athlètes. La participation de l’ensemble du staff,
et des joueurs, fait des sciences du sport une thématique de recherche pluridisciplinaire.
Dans ce contexte, les biostatistiques trouvent naturellement leur place en collaboration
directe avec les sport scientitsts, à l’interface entre les données produites et les
problématiques posées par le staff afin d’aider à la prise de décision.Les sports
collectifs impliquent des individus qui jouent en équipe. Par définition, analyser
ces sports nécessite un regard à la fois individuel et collectif. C’est cette double
analyse qui a été réalisée au cours de cette thèse. L’individualisation du suivi des
performances et de l’état de santé des joueurs est clairement indispensable et il
implique l’élaboration d’outils statistiques adaptés aux problématiques soulevées.
Le développement de méthodes basées sur le z-score pour l’analyse de marqueurs biologiques
issus d’un suivi longitudinal est un exemple de l’apport réciproque qu’une collaboration
entre biostatistiques et science du sport peut produire : une meilleure compréhension
de l’état de santé des joueurs indispensable à l’optimisation de leur performance
et à la minimisation de l’exposition aux facteurs de risques de blessure et les perspectives
d’optimisation d’outils statistiques existants. La correction d’un test largement
utilisé, le test de Mann-Whitney trouve aussi sa place dans la volonté de comparer
des performances individuelles évoluant au cours du temps, problématique rencontrée
dans la détection, la sélection ou encore les protocoles de soins. C’est ensuite la
dimension collective qui a été investiguée. L’individualisation des suivis permet
de comprendre ce qu’il se passe au sein de chaque joueur et de personnaliser les prises
en charges par le staff. Mais qu’en est-il de la gestion du collectif ? Comment la
gestion d’une équipe, d’un groupe peut optimiser sa performance et impacter la survenue
de blessures ? A travers deux études sur le rugby à XV, nous avons montré à travers
l’application d’outils statistiques adaptés que la dimension collective de l’analyse
de la performance était indispensable à sa compréhension. En effet une gestion de
groupe optimisée, favorable à la création d’expérience collective, de cohésion, répartissant
intelligemment le temps de jeu entre les joueurs participe à la réalisation de meilleures
performances. Les perspectives soulevées par ces analyses quantitatives de l’expérience
collective dans un sport collectif ont été discutées. Dont l’impact sur la survenue
des blessures qui est une problématique majeure soulevée par les staffs car impactant
directement la performance du groupe. Mais les relations entre gestion d’effectif
et blessures sont à ce jour peu analysées.Les études présentées dans cette thèse illustrent
certaines étapes de l’échange nécessaire entre les différentes disciplines rassemblées
autour des sciences du sport et montrent comment les biostatistiques s’inscrivent
dans le processus de décision des staffs.;