Description : Introduction et objectifs : La maladie bipolaire possède une prévalence importante
dans la population consultant en Médecine générale. Elle est pourvoyeuse de nombreux
retentissements médico-psycho-sociales. Il existe des traitements qui ont fait la
preuve de leurs bénéfices. Pourtant il persiste un délai de 5 à 10 années en moyenne
entre les premiers symptômes et la pose du diagnostic. Notre objectif est d’identifier
les difficultés rencontrées par les médecins généralistes pour la repérer. Méthode
: Analyse qualitative par théorisation ancrée avec des entretiens réalisés auprès
de médecins généralistes d’Alsace et d’Ile de France. Résultats : Les difficultés
identifiées sont une vision péjorative du sujet psychiatrique persistant dans la société
(patients, médecins généralistes, désintérêt des pouvoirs publics, méconnaissance
des symptômes). La Psychiatrie est considérée comme un sujet compliqué pour les médecins
généralistes. La bipolarité nécessite un certain délai d’expression avant de pouvoir
être évoquée. Or, les généralistes sont de plus en plus débordés. La demande médicale
change et les médecins ressentent une certaine difficulté à s’y adapter sans moyen
supplémentaire. Le cloisonnement du secteur psychiatrique accentue encore cette vision
et entraîne un phénomène d’évitement par les médecins. Conclusion : Le délai persistant
pour dépister la maladie bipolaire est en partie lié à la difficulté du sujet, et
surtout, au traitement que la société fait de la Psychiatrie. La bipolarité, comme
un nombre croissant de maladies chroniques, nécessite de plus en plus de multidisciplinarité.
Plusieurs pistes sont en cour d’élaboration dans le système de santé français pour
y parvenir.;