Description : La Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) est encore aujourd'hui la première cause de
décès des nourrissons de un mois à un an. Même si certains cas restent inexpliqués,
l'origine infectieuse de la MIN est souvent évoquée. C'est dans le contexte actuel
de scepticisme vaccinal entraînant une couverture vaccinale suboptimale en France,
que cette étude cas-témoins multicentrique prospective nationale vient analyser l'influence
du statut vaccinal sur la survenue de la MIN. Depuis 2015, l'Observatoire national
des Morts Inattendues du Nourrisson (OMIN) collige des données prospectives dans le
but d'en comprendre la physiopathologie et de proposer des pistes de prévention adaptées.
En 2016, Gras et al. ont proposé pour chaque dose de vaccin du calendrier vaccinal
d'introduire la notion d'un « retard potentiellement dangereux » définie comme le
délai à partir duquel le retard vaccinal entraîne un risque important pour le nourrisson.
Entre avril 2015 et mars 2017, 91 cas de MIN en âge d'être vaccinés ont été inclus
dans 22 centres de références de la MIN. Deux témoins par cas ont été appariés sur
l'âge et le sexe. L'âge médian était de 94 jours et 80% de la population avait moins
de 6 mois. Le sexe-ratio était de 1,1 (G/F). Le respect du calendrier vaccinal, non
seulement en termes de nombre de doses reçues mais aussi en termes de délai lors de
la dernière injection, était associé significativement à une réduction du risque de
MIN (ORa 1,9 ; IC95 1,22 – 2,58). Ce dernier résultat concerne les vaccins DTPCaHib
et pneumocoque conjugué dans la première année de vie (respectivement ORa 1,9 ; IC95
1,2 – 2,6 et ORa 1,8 ; IC95 1,1 – 2,5). L'analyse des prélèvements infectieux post
mortem suggère le rôle majeur de l'infection dans la survenue des MIN et la nécessité
de poursuivre les recherches en ce sens.;