Description : Introduction : Aujourd'hui, les français se considèrent globalement en bonne santé.
Cependant cette amélioration de la santé a surtout concerné les personnes les plus
favorisées. Cela se traduit par une différence d'espérance de vie de 7 ans entre les
ouvriers et les cadres supérieurs : appelée inégalité sociale de santé (ISS) malgré
un système de santé performant. Le médecin généraliste (MG), par sa place privilégiée
dans le système de soins, appréhende directement le contexte social des individus.
Le Collège de Médecine Générale (CMG) a publié en 2014, une recommandation sur le
recueil de 16 informations à caractère sociale appelé Déterminants Sociaux de Santé
(DSS). L'objectif de notre travail était de quantifier, par une étude observationnelle,
comment étaient recueillis les DSS par les MG ? Ou étaient stockées ces informations
? Quelles étaient les caractéristiques (du médecin, du patient et du type de consultation)
qui pouvaient influer sur le recueil des DSS. ? Matériel et méthode : Une étude observationnelle
quantitative du recueil des DSS issue de la recommandation du CMG a été réalisée,
auprès des MG universitaires de Loire Atlantique et de Vendée, via les internes en
stage, par l'intermédiaire d'une grille d'observation standardisée. Une analyse statistique
multivariée intégrant les données des consultations, du patient et des MG a été menée.
Résultats : 32 internes en stage auprès de 73 MG ont observé 955 consultations. Les
7 informations indispensables sont majoritairement recueillies (71,6%) et inscrites
dans le dossier médical informatisé (DMI) ( 95%). Les informations secondaires sont
moins recueillies (25,3%) et majoritairement connues seulement du MG ( 43%) et non
inscrites dans le DMI ( 25%). La situation économique difficile (régler en tiers payant,
CMUc, AME, minima sociaux, situation financière perçue du patient …) et les comportements
de santé à risque, sont associés à un moindre recueil des DSS. Discussion : Ces résultats
vont dans le sens de la théorie de « l'inverse car Law ». Ce recueil est aussi fortement
lié à un « effet médecin » qui justifierait des études complémentaires. Intégrer le
social dans la prise en charge biomédicale permet aux MG d'adapter leur pratique et
d'améliorer la qualité des soins, y compris la relation médecin-malade. Conclusion
: le recueil des données sociales est réalisé par les MG mais peu de manière informatisée.
Il apparait nécessaire de sensibiliser les MG à ce recueil, d'adapter les outils permettant
un recueil automatisé des DSS, et de développer des incitations à une valorisation
de ce travail au-delà d'un militantisme individuel.;