Description : Introduction : la fréquence et la gravité du cancer du sein ont justifié la mise en
place d’un dépistage. Initialement, il reposait sur l’examen clinique d’un médecin
puis s’est renforcé avec la notion d’auto-examen des seins (AES) et la mammographie
de manière régulière. L’AES, remis en cause en 1993, ne fait plus partie des recommandations
de la Haute autorité de santé (HAS) en termes de dépistage individuel mais est retrouvé
comme facteur favorisant à la participation au dépistage organisé. Sa pratique régulière
est prônée dans le monde associatif et de nombreux outils d’apprentissage comme les
tutoriels internet voient le jour. Sujets et Méthodes : étude qualitative menée sur
10 femmes en Maine et Loire entre 2016 et 2017 recrutées dans 4 cabinets de médecins
généralistes puis échantillonnées de manière raisonnée. Les entretiens ont été semi-dirigés,
enregistrés, retranscrits après consentement écrit. Puis les données ont été anonymisées,
analysées par encodage simple. Résultats : les représentations féminines du cancer
du sein étaient influencées par des sources d’informations variées provenant de leur
entourage, des médecins et des sensibilisations de masse. La pudeur, particulière
à l’examen gynécologique et la peur liée à la notion de finitude associée au cancer
limitaient la prise en charge. Les femmes prenaient la décision d’être actives ou
passives dans leur dépistage. Une auto-surveillance mammaire sans objectif de dépistage
était déjà pratiquée mais toutes accepteraient la proposition d’une éducation thérapeutique
à l’AES. Discussion et conclusion : le sein est un témoin d’évènements de la vie des
femmes, qui entraine une nécessité de réidentification du corps influencé par la société
et la culture. Pour une meilleure adhésion au dépistage, le médecin doit personnaliser
le suivi gynécologique en mettant en place un discours adapté permettant une relation
de confiance. L’efficacité de l’AES dans le dépistage du cancer du sein n’a pas encore
été prouvée. Son enseignement reste à construire avant de l’évaluer. L’implication
du médecin généraliste en gynécologie évolue par la demande des femmes face l’évolution
démographique des gynécologues et une possibilité dans le choix de l’intervenant.;