Description : Le mésusage d'alcool est responsable de 49 000 morts par an en France et moins de
50% des patients ayant un problème d'alcool sont identifiés en tant que tels par les
médecins généralistes. Notre hypothèse est que les médecins généralistes ont des difficultés
à prendre en charge les patients alcoolodépendants. Cette étude a pour but d'explorer
le vécu des médecins généralistes face à ce type de patients et de déterminer leurs
difficultés afin d'identifier leurs besoin pour améliorer leur prise en charge. Nous
avons réalisé une étude qualitative par entretiens semi-dirigés auprès de 11 médecins
généralistes libéraux en région Auvergne-Rhône-Alpes. Nous avons pu déterminer que,
pour les médecins généralistes, leur rôle était dans la prévention et le dépistage
dans la prise en charge de l'alcoolodépendance. Les jeunes consommateurs et les femmes
alcoolodépendants sont des populations particulièrement vulnérables. Nous avons observé
que le vécu des médecins généralistes face aux patients alcoolodépendants était difficile
voire douloureux car l'alcoolodépendance est considérée comme une pathologie incurable
sans traitements efficaces. L'attitude paternaliste du médecin infantilisant le patient
renforce ce vécu négatif. Le positionnement du patient comme acteur du soin et le
médecin comme accompagnant, favorisé par l'expérience acquise du praticien, permet
un vécu positif et une amélioration de la prise en charge. Au-delà de ce que propose
la littérature pour améliorer les pratiques en alcoologie : la lutte contre l'isolement
des médecins, l'amélioration de la formation en alcoologie et la revalorisation de
la consultation dans cette discipline, nous proposons d'aider les médecins généralistes
à s'enrichir de cette expérience auprès du patient alcoolodépendant et à prendre du
recul sur le vécu de cette prise en charge afin d'établir une alliance thérapeutique
satisfaisante essentielle à la prise en charge;