Description : Pour pallier aux difficultés d’accès aux soins, certains patients sourds ont recours
à des unités spécifiques offrant un accès en langue des signes. À l’heure actuelle,
aucun modèle similaire n’est présent en Normandie. br Matériels et méthode br Par
une méthode qualitative reposant sur des entretiens individuels et collectifs, l’objectif
double était de recueillir le ressenti des médecins généralistes sur leur relation
avec les patients sourds et les difficultés qu’ils pouvaient rencontrer ; puis d’évaluer
leur perception d’un dispositif de santé spécifique à ces patients. br Résultats
br Parmi les vingt médecins interrogés, la plupart insistait sur la relation de confiance
et le lien créés entre eux et leurs patients sourds, malgré quelques difficultés relevées,
comme le manque d’approfondissement de la conversation. Cependant, grâce à une adaptation
mutuelle et une certaine habitude, ils avaient tendance à considérer la communication
mise en place relativement satisfaisante, souvent également grâce à la présence d’un
tiers. Ils étaient globalement en faveur de la création d’un dispositif de santé spécifique,
bien qu’exprimant quelques réticences, surtout sur l’accessibilité, et le risque de
« stigmatisation » de la population. Ils en attendaient majoritairement un rôle complémentaire
du leur, et une aide pour les situations complexes. br Discussion br Bien que s’adaptant
à leurs patients, on observe une certaine méconnaissance de leur part des patients
sourds et de leurs difficultés. Leurs suggestions concernant l’organisation en réseau,
la visibilité ou la communication au sein d’une éventuelle structure de santé spécifique
sont des pistes intéressantes à prendre en compte si celle-ci venait à voir le jour
en Normandie.;