Description : Introduction : en 2004, la médecine générale a acquis le statut universitaire de spécialité
médicale avec création du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES). Quelles en sont les
conséquences sur l’organisation du système de santé français ? Méthode : étude qualitative
réalisée avec 13 entretiens semi structurés auprès de patients, un focus group avec
6 médecins généralistes et 4 interviews d’institutionnels (un représentant de l’ARS,
de l’Ordre des médecins, une consultante en stratégie de santé et un maire), menés
en 2017. Analyse des données par codage ouvert avec le logiciel Nvivo. Résultats :
70 % des patients ignoraient que la médecine générale était une spécialité. Ce statut
ne changeait pas leur vision de la profession. Le médecin généraliste gardait une
place privilégiée dans leur parcours de soins. Pour les médecins généralistes, le
DES n’avait pas suscité une réelle reconnaissance et n’avait pas permis une réorganisation
concrète de leur pratique. L’enseignement spécifique à l’université était apprécié.
Les institutionnels considéraient ce titre comme une reconnaissance mais insuffisante
du statut du médecin généraliste, avec un retentissement peu perceptible sur l’organisation
des soins de santé primaires. L’ouverture du cursus universitaire sur l’ambulatoire
restait le point positif. Discussion : cette étude confirme le faible impact du DES
ressenti par les médecins généralistes dans la pratique des soins de santé primaires.
Elle apporte un élément complémentaire sur l’absence de perception d’un changement
chez les patients. Conclusion : plus d’une décennie après sa création, le DES de médecine
générale a changé progressivement le paysage universitaire mais n’a permis ni la reconnaissance
sociétale de la profession, ni sa restructuration.;