Description : Introduction La présente thèse étudie la relation entre l’adoption d’une méthode contraceptive
et différents facteurs sociodémographiques. La différence de choix selon l’âge a bien
été établie mais plusieurs questions subsistent depuis les années 2005 notamment en
termes d’évolutions des pratiques contraceptives en France en fonction de la position
sociale ou encore d’autres facteurs démographiques. Les éléments qui influencent ce
choix doivent donc être mieux déterminés. Notre objectif était de décrire les caractéristiques
sociodémographiques des femmes qui utilisent un moyen de contraception plutôt qu’un
autre au cours de leur vie, afin d’essayer d’expliquer les différences de pratiques
contraceptives et de dresser un bilan de la situation actuelle. Méthodes Le choix
de la méthode contraceptive en fonction de diverses caractéristiques socio démographiques
a été étudié à partir de données tirées d'un échantillon de 9670 femmes âgées de 18
à 40 ans issues de la cohorte CONSTANCES. Nous avons adopté deux stratégies d’analyse:
analyses descriptives et multivariées. Les régressions logistiques multivariées ont
été utilisées pour identifier les caractéristiques sociales, démographiques et situationnelles
associées à un choix contraceptif. Résultats La majorité des femmes de notre enquête
utilisent un moyen de contraception. La pilule est de loin le contraceptif le plus
utilisé (51%), devant le stérilet (24%) et le préservatif (17%). Le recours à une
autre méthode est plus rare (8%). Le choix d’une méthode contraceptive est lié à l’âge
et au nombre d’enfant. La pilule est le moyen des plus jeunes, nullipares alors que
le stérilet est le moyen des femmes ayant la trentaine et ayant atteint le nombre
d’enfants souhaité. Dans cette étude, le préservatif est utilisé par toutes les tranches
d’âge mais son utilisation augmente avec l’âge et le nombre d’enfants. Le revenu n’influence
pas le choix de la méthode contraceptive. Par contre, on affirme que le niveau d’étude
ainsi que la catégorie socioprofessionnelle jouent un réel rôle. La pilule s’est banalisée
dans toutes les catégories socioprofessionnelles. Le stérilet est le moyen contraceptif
privilégié des femmes ouvrières. Le préservatif est autant utilisé par les femmes
inactives (p 0,001) que par les cadres (p 0,02). Enfin, l’influence de l’origine géographique
est frappante surtout concernant l’utilisation du préservatif chez les africaines
du nord, les asiatiques et européennes. Conclusion En définitive, nos analyses ont
mis en évidence certaines différences de choix contraceptifs en fonction des différents
paramètres sociodémographiques. Il serait intéressant de prendre en considération
ces derniers pour sensibiliser les praticiens et les aider dans leur pratique tout
en répondant à la demande des patientes. Une étude qualitative pourrait venir compléter
et expliquer les choix qui ressortent de notre thèse.;