Enquête de santé publique post-attentats du 13 novembre 2015 (ESPA 13-Novembre) :
trouble de santé post-traumatique, impact psychologique et soins, premiers résultats
concernant les civils - CISMeF
Enquête de santé publique post-attentats du 13 novembre 2015 (ESPA 13-Novembre) :
trouble de santé post-traumatique, impact psychologique et soins, premiers résultats
concernant les civilsDocument
Titre : Enquête de santé publique post-attentats du 13 novembre 2015 (ESPA 13-Novembre) :
trouble de santé post-traumatique, impact psychologique et soins, premiers résultats
concernant les civils;
Description : Huit à 11 mois après les attentats de novembre 2015, Santé publique France a lancé,
entre le 7 juillet et le 10 novembre 2016, une Enquête de santé publique post-attentats.
Cette enquête par web-questionnaire et basée sur une participation volontaire concernait
la population dont les expositions répondaient au critère A du trouble de stress post-traumatique
(TSPT) tel que défini dans le DSM-5 (exposition à la mort ou à une blessure grave).
Ses objectifs étaient d’estimer l’impact psychologique et de mieux connaître l’utilisation
des dispositifs de soins et les facteurs associés à cette utilisation. Cet article
présente les premiers résultats concernant les membres de la population civile (hors
personnel intervenant et soignant) ayant participé à cette enquête. La population
concernée a été informée de l’étude via les médias, les associations de victimes,
les associations d’aide aux victimes, les relais médicaux volontaires ainsi que grâce
à des visites aux cafés et auprès des résidents adjacents aux lieux d’attentats. Les
volontaires devaient remplir un questionnaire d’inclusion sur le site Internet de
Santé publique France, puis accédaient à un questionnaire épidémiologique. Celui-ci
renseignait sur leurs caractéristiques sociodémographiques, leurs antécédents psychologiques,
leur exposition aux attaques et à leurs conséquences, leur santé mentale – PTSD Checklist
for DSM-5 (PCL-5), Hospital Anxiety and Depression scale (HAD), Prigerson’s Inventory
of Complicated Grief (ICG) – et leur utilisation des dispositifs de soins médico-psychologiques.
L’impact était important, avec un trouble de stress post-traumatique (TSPT) probable
pour 54% des menacés directs (directement visés, blessés), 27% des témoins sur place
et 21% des témoins à proximité. Pour les endeuillés (c’est-à-dire les personnes ayant
perdu une personne qu’elles considéraient comme proche) sans autre exposition, la
prévalence du TPST probable était de 54%. Un possible deuil compliqué (score supérieur
à 25 au questionnaire de Prigerson) était observé chez 66% de ces endeuillés. Parmi
les personnes atteintes d’un TSPT probable, 46% déclaraient ne pas avoir engagé de
traitement régulier avec un psychologue ou un médecin. Cette proportion était plus
importante pour les témoins sur place et à proximité (63%) et pour les endeuillés
non exposés directement (46%) que pour les menacés directs (33%). Ces premiers résultats
suggèrent un besoin de renforcer et d’élargir le dispositif d’accès aux soins à moyen
terme.;