Description : L’assistance médicale à la procréation (AMP) recouvre un ensemble de techniques, conçues
par le corps médical, puis organisées par le législateur, pour répondre à des infertilités
qui révèlent des dysfonctionnements de l’organisme. Les demandes sociétales[1]d’accès
à l’AMP reposent sur la possibilité d’utilisation de ces techniques à d’autres fins
que celle du traitement de l’infertilité liée à une pathologie. On assiste, en effet,
à une augmentation des demandes de recours à l’AMP qui ne s’exprimaient pas jusqu’alors,
ou très marginalement, portées à la fois par les évolutions de la société, de la loi
française et des lois de certains pays étrangers, et celles de la technique. C’est
dans ce contexte que le CCNE a souhaité mener à nouveau une réflexion sur les demandes
sociétales d’AMP dans leur ensemble. La réflexion éthique porte sur trois de ces demandes
: (1) l’autoconservation ovocytaire chez les femmes jeunes ; (2) les demandes de recours
à l’AMP par des couples de femmes et des femmes à titre individuel ; (3) les demandes
de gestation pour autrui, de la part de couples hétérosexuels, mais aussi de couples
d’hommes et d’hommes seuls. Le CCNE a développé une méthode d’analyse de ces différentes
demandes de recours à l’AMP, dans l’intention de proposer des repères et des critères
généraux pour éclairer la réflexion éthique. Il s’agit, d’une part, d’éléments techniques
et biologiques, d’autre part, de changements dans l’organisation des relations humaines
qui s’inscrivent dans le processus. Cette méthode - exposée dans ce chapitre, appliquée
ensuite pour chaque cas et chaque technique - permet d’identifier et d’expliciter
les principaux questionnements à la source des points de vue sur les nouvelles demandes
d’accès aux techniques en matière de procréation.;