Description : L’apparition des biothérapies dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde a
profondément transformé l’évolution de cette maladie auto-immune . Si la prise en
charge a été précoce et le traitement bien toléré, la chirurgie avec synovectomie
dorsale et réaxation du poignet est désormais peu pratiquée. En revanche, après 15
ans d’observation des patients qui ont utilisé les biothérapies, il s’avère que 50
% d’entre eux ont abandonné le traitement après 24 mois. Cet arrêt thérapeutique
provient d’intolérances, de complications et parfois de raisons économiques. Pour
cette population de patients la reprise évolutive de la maladie est souvent agressive
et particulièrement destructrice pour l’appareil ostéo-articulaire et les tissus
mous. C’est dans ce contexte que le chirurgien intervient pour restaurer la fonction
et donner du confort. La connaissance de la physiopathogénie des déformations du
poignet et des chaînes digitales et les progrès techniques permettent d’assurer la
réaxation du poignet et des chaînes digitales. Les arthroplasties métacarpohalangiennes
replacent ces articulations dans un secteur utile de mobilité. La correction des
déformations en col de cygne doit être précoce. L’arthrodèse de la MP du pouce est
également une opération gagnante pour renforcer la pince pollici-digitale. Le plus
souvent, ces gestes opératoires sont réalisés sous anesthésie loco-régionale avec
des techniques compatibles avec une mobilisation précoce. La chirurgie de la polyarthrite
implique une parfaite collaboration avec les rhumatologues, les rééducateurs, orthésistes
et ergothérapeutes. Encore trop peu d’équipes sont habituées à collaborer à ce niveau
pour traiter le plus efficacement possible les 300 000 à 600 000 polyarthritiques
existants en France. ;