Description : Une femme de 38 ans est hospitalisée dans le Service de Gastro-entérologie pour des
épisodes invalidants de diarrhée aqueuse, non sanglante et réfractaire aux anti-diarrhéiques
avec amaigrissement sévère. Le bilan étiologique complet avec biopsies coliques posera
in fine le diagnostic de colite microscopique, de type lymphocytaire. La colite microscopique
est un syndrome anatomo-clinique caractérisé par la présence d'anomalies histologiques
sur les biopsies coliques, chez des malades qui présentent une diarrhée aqueuse chronique,
sans anomalie endoscopique du côlon. Deux entités cliniques sont actuellement mieux
définies : la colite collagène au cours de laquelle la bande collagène sous-épithéliale
est épaissie( 10 µm) ; la colite lymphocytaire definie par une augmentation de la
lymphocytose supérieure à 20 % au niveau de l'épithélium de surface de la muqueuse
colorectale. Des lésions inflammatoires du chorion et des altérations de l'épithélium
de surface sont associées dans les deux types de colite. Leur étiologie reste inconnue.
Il s'agirait de lésions inflammatoires de mécanisme auto-immun, activées par des agents
exogènes variés, bactéries ou médicaments (AINS pour la colite collagène et toniques
veineux pour certains cas de colite lymphocytaire). Les similitudes cliniques (prédominance
féminine, la fréquence d'autres maladies auto-immunes) et morphologiques font émettre
l'hypothèse que ces deux entités pourraient représenter des stades différents d'une
même maladie, la colite lymphocytaire étant le stade précoce. De nombreux traitements
ont été proposés notamment les dérivés 5-aminosalicylés mais aujourd'hui sont surtout
utilisés les corticoïdes de synthèse, essentiellement le budésonide. D'autres entités
sont actuellement décrites : l'entérocolite péricryptique chronique à éosinophiles
et la lymphocytose épithéliale colique. Rev Med Brux 2005 ; 26 : 43-7 ;