Description : Les gliomes malins représentent la tumeur primitive cérébrale la plus fréquente. On
les classe en fonction de leur origine cellulaire supposée et de leur grade, selon
la classification de l'OMS. On distingue les gliomes de bas grade (II) et les gliomes
de haut grade (III et IV) \; leur prise en charge associe de façon variable chirurgie,
radiothérapie et chimiothérapie. L'identification de facteurs pronostiques et prédictifs
de réponse aux thérapeutiques constitue un véritable défi, et ce, afin de mieux comprendre
la biologie de ces tumeurs et d'optimiser les thérapeutiques. Pour les gliomes de
bas grade, les facteurs pronostiques bien établis sont essentiellement histocliniques
et associent le type histologique, la taille tumorale, l'âge au diagnostic, le performance
status. Des scores pronostiques ont pu être établis par la combinaison de ces différents
facteurs. Dans les tumeurs de haut grade, outre les facteurs cliniques classiques,
on a pu identifier des facteurs pronostiques et prédictifs moléculaires. La délétion
1p/19q constitue une véritable signature moléculaire des oligodendrogliomes anaplasiques
(grade III) et est associée à un sous-groupe de meilleur pronostic. C'est aussi un
facteur prédictif de réponse à la chimiothérapie de type PCV, probablement au témozolomide
et à la radiothérapie, même si cette dernière notion est moins établie. Dans les astrocytomes
de grade IV ou glioblastomes, on retrouve fréquemment des anomalies de l'EGFR, notamment
l'expression d'un variant spécifique du tissu tumoral, le variant III (EGFRvIII).
Sa valeur pronostique est discutée et fait l'objet de nombreux travaux. L'expression
de l'EGFRvIII et de PTEN semble être un facteur de réponse aux inhibiteurs de l'EGFR
utilisés en essai thérapeutique dans les glioblastomes. Enfin, la méthylation du promoteur
de la O6-méthylguanine-ADN-méthyltransférase (MGMT) est établie comme un facteur prédictif
de la réponse aux alkylants : la perte d'expression de cette enzyme de réparation
de l'ADN par régulation épigénétique est associée à une meilleure réponse au témozolomide
et à une augmentation de la survie dans les glioblastomes. Le statut MGMT est désormais
un facteur de stratification dans de nombreux essais cliniques.;