Description : S'il est actuellement admis que la consommation de fruits et de légumes réduit le
risque de cancer d'environ 30 %, les composants anticarcinogènes de l'alimentation
restent à déterminer. Les antioxydants sont abondamment présents dans les fruits et
légumes et le rôle reconnu du stress oxydant dans l'oncogenèse constitue un rationnel
pour leur utilisation en prévention du cancer. De nombreuses études observationnelles
et interventionnelles ont permis d'observer des résultats discordants. Deux essais
d'envergure (CARET et ABTC) ont par exemple montré que le risque de cancer broncho-pulmonaire
pouvait être augmenté au lieu d'être réduit par une supplémentation en bêta-carotène
chez les fumeurs. L'analyse globale de ces différentes études par les méta-analyses
est utile. Celles rassemblant les essais de supplémentation en prévention primaire
ou tertiaire n'ont pas montré de bénéfice sur la survie globale quelque soit la localisation
tumorale étudiée et l'antioxydant évalué. Celles évaluant l'effet des antioxydants
non médicamenteux pris pendant les traitements anticancéreux (chimiothérapie ou radiothérapie)
indiquent que si l'objectif d'atténuation des effets secondaires peut être parfois
atteint, le risque de progression tumorale et d'augmentation de la mortalité ne doit
pas être négligé. Une supplémentation prophylactique en antioxydants ne saurait donc
être recommandée en raison de l'absence de preuve formelle d'efficacité et du risque
potentiel de surmortalité. La meilleure attitude nutritionnelle de prévention du risque
de cancer reste une alimentation variée et équilibrée en fruits et légumes qui doit
être promue à tous les niveaux.;