Description : La chimiothérapie intrapéritonéale est une option thérapeutique particulièrement séduisante
dans le traitement des adénocarcinomes ovariens de stade avancé, dont le mode évolutif
est essentiellement péritonéal. Le rationnel pharmacocinétique a été décrit il y a
30 ans : un médicament administré par voie intrapéritonéale diffuse à travers le péritoine
vers le compartiment plasmatique, en fonction de son poids moléculaire et de sa liposolubilité.
Plus sa vitesse d'élimination péritonéale sera lente et sa vitesse d'élimination plasmatique
rapide, plus important sera le gain pharmacocinétique, exprimé par le rapport péritonéoplasmatique
des aires sous la courbe des concentrations en fonction du temps. Il est ainsi possible
d'augmenter la dose de médicament délivré directement au site tumoral, tout en contrôlant
la toxicité systémique. Administré dans un volume liquidien suffisant, le médicament
se trouve au contact direct des nodules tumoraux, dans lesquels il pénètre par voie
périphérique, alors qu'il les atteint également par voie sanguine : c'est le principe
de la double voie. La pénétration périphérique étant toutefois limitée aux premières
couches cellulaires, cette modalité d'administration n'a d'intérêt qu'en présence
d'une maladie résiduelle minime. Les médicaments les plus actifs dans le traitement
des cancers de l'ovaire, le paclitaxel et les dérivés du platine, sont particulièrement
adaptés à cette voie d'administration. La modalité d'administration la plus optimale
reste encore à définir, et le développement des thérapies ciblées ouvre encore de
nouvelles perspectives.;