Description : Une analyse de la littérature scientifique anglo-saxonne concernant l'aide informelle
aux personnes démentes a permis de dégager deux façons de concevoir cette aide. La
plus ancienne, qui demeure la plus fréquente, considère cette aide comme un fardeau,
le dément comme une charge. La seconde, plus récente et moins présente, envisage cette
aide comme une expérience significative pour l'aidant, le dément pouvant en être le
partenaire. Centré sur cette seconde perspective, cet article mettra en évidence sa
portée éthique et politique. Éthique, dans la mesure où elle vise les êtres humains,
non les tâches à accomplir, dans leur quête d'un bien vivre, fût-ce dans des situations
très difficiles pour l'aidant comme, vraisemblablement, pour l'aidé. Politique, dans
la mesure où, pour pouvoir faire le choix de chercher le sens de l'expérience qui
est la sienne, l'aidant doit ne pas être écrasé par les tâches à accomplir. La question
de la répartition du « travail de la dépendance » entre aidants formels et informels
et des modalités de leur collaboration vers une « pratique réflexive » doit pouvoir
être ouverte. C'est ce que font les auteurs qui voient, dans l'aide apportée par les
proches, une expérience significative;