Description : Introduction : A l’instar d’autres pays, la Belgique a franchi un pas supplémentaire
vers la pratique infirmière avancée (PIA) en précisant en 2019 les conditions légales
d’accès au titre d’infirmière de pratique avancée (IPA). Méthode : Sur base d’une
analyse documentaire incluant les écrits professionnels et scientifiques ainsi que
la « littérature grise » à propos de la PIA en Belgique, les objectifs de cet article
sont de présenter un historique du développement de la PIA en Belgique francophone
ainsi que de la création du master en sciences infirmières (MSI) et de partager les
enjeux que devront relever les futures IPA au sein du système de soins de santé belge.
En particulier, se pose la question de leur place au sein des équipes intra- et interprofessionnelles
; et plus spécifiquement, la collaboration avec les médecins. Résultats : Il appert
que malgré les avancées récentes en termes de définition du cadre d’exercice au niveau
fédéral et du cadre de formation au niveau de la Communauté française, des éléments
importants restent à préciser pour permettre le déploiement de toutes les fonctions
des IPA dans l’ensemble des terrains de pratique en Belgique francophone. Conclusion
: Les prochaines années seront cruciales dans la détermination de la place que ces
futures IPA prendront au sein du système de soins de santé grâce à l’expression de
leurs compétences spécifiques, développées au cours de la nouvelle formation de MSI.
La mise en oeuvre de cette fonction est un processus complexe. Elle peut être guidée
par des modèles tels que le modèle PEPPA (Participatory, Evidence-based, Patient-focused
process for advanced Practice nursing role development) et s’inspirer des expériences
internationales, tout en devant rester adaptée aux réalités locales. Dans ce sens,
même si la PIA n’est pas une nouveauté à l’étranger, les infirmières belges ne pourront
faire l’économie de recherches contextualisées sur le sujet, notamment pour explorer
les besoins et les représentations. Une communication ouverte et transparente avec
tous les acteurs, dans un climat de respect mutuel, doit permettre de favoriser la
construction d’un système de santé efficient et humaniste où l’importance de chacun
est reconnue et valorisée.;