L’utilisation d’acétaminophène durant la grossesse et le risque de trouble du spectre
de l’autisme : les issues méthodologiques liées à la mesure d’exposition d’acétaminophène. - CISMeF
L’utilisation d’acétaminophène durant la grossesse et le risque de trouble du spectre
de l’autisme : les issues méthodologiques liées à la mesure d’exposition d’acétaminophène.Document
Titre : L’utilisation d’acétaminophène durant la grossesse et le risque de trouble du spectre
de l’autisme : les issues méthodologiques liées à la mesure d’exposition d’acétaminophène.;
Description : Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est une pathologie due à des anomalies neurodéveloppementales.
Syndrome le plus souvent diagnostiqué dans la petite enfance, il affecte principalement
l’interaction sociale et cause: des troubles de langage, de la communication et du
comportement. Sa prévalence sans cesse croissante atteint en 2018 1.52% au Canada[1].
Cette prévalence est quatre fois plus élevée chez les garçons comparativement aux
filles[2]. À ce jour, il n’existe pas de traitement spécifique au TSA, cependant des
interventions psychologiques et médications sont proposées pour réduire des symptômes
tel que l’agressivité et l’anxiété qui y sont associés. L’étiologie du TSA est peu
ou mal connue. Néanmoins, des hypothèses sont avancées suivant trois facteurs. Génétique,
biologique et environnementale. Concernant ce dernier facteur, l’on peut citer l’exposition
in utéro aux médicaments et ce projet porte son intérêt sur ce point et plus précisément
l’acétaminophène. C’est l’un des analgésiques le plus utilisé dans le soulagement
de la douleur et le traitement de la fièvre. Il est souvent recommandé aux femmes
durant la grossesse pour le soulagement de la douleur et le traitement de la fièvre.
Cette forte consommation d’acétaminophène chez la femme enceinte : environ 65%-75%
aux États-Unis[3], soulève une réelle problématique sachant qu’il est démontré que
le principe actif est détectable dans des échantillons de plasma de cordon ombilical[4].
La possibilité que l’acétaminophène traverse le placenta et soit présent dans la circulation
sanguine du bébé n’est pas exclue[4],[5]. Il est important d’effectuer davantage de
recherche sur le sujet afin d’évaluer le réel impact d’une telle exposition. Sachant
les limites d’inclusion des femmes enceintes dans les essais cliniques randomisées,
nous avons mené une étude de cohorte populationnelle et les données utilisées proviennent
de quatre bases de données administratives québécoises, dont le jumelage a permis
de mettre sur pied la cohorte des grossesses du Québec (CGQ) avec un suivi longitudinal
entre 1998 et 2015. Ainsi, ce projet méthodologique vise principalement à explorer
et illustrer les limites de l’utilisation des bases de données administratives pour
mesurer l’exposition aux médicaments en vente libre. Ceci en utilisant comme cas pratique,
l’évaluation du risque de TSA chez des enfants exposés à l’acétaminophène durant la
phase gestationnelle comparativement aux enfants non exposés. La littérature rapporte
que les données quant à l’utilisation des médicaments en vente libre sont souvent
sous-estimées par rapport à la réalité.[...];