Description : Introduction ¿ L'objectif de ce travail est de décrire les activités de dépistage
du saturnisme de l'enfant en France et leur évolution depuis 1995. Méthodes ¿ Nous
avons utilisé les données du Système national de surveillance des plombémies chez
l'enfant (SNSPE), les déclarations aux Directions départementales des affaires sanitaires
et sociales (Ddass) de cas de saturnisme (plombémie supérieure ou égale à 100 µg/L)
chez une personne mineure, et l'ensemble des documents disponibles sur des actions
de dépistage sur le territoire français.Résultats ¿ Environ 9 000 enfants ont eu un
premier test de plombémie en 2005, soit trois fois plus qu'en 1995. Il existe toujours
une forte hétérogénéité géographique, la région Île-de-France représentant sur la
période 2003-2004 près des deux tiers des enfants primodépistés. La proportion de
cas de saturnisme parmi les enfants primodépistés est passée de 24 % en 1995 à 4,7
% en 2005. Les cas ont été principalement identifiés à partir de facteurs de risque
liés à l'habitat. Discussion-Conclusion ¿ La diminution de la proportion de cas de
saturnisme parmi les enfants primodépistés est sans doute en rapport avec une probable
baisse de la prévalence du saturnisme dans la population française, mais l'extension
progressive du dépistage à des populations moins exposées a pu également jouer un
rôle. La découverte annuelle d'environ 500 cas de saturnisme indique cependant qu'il
existe toujours en France des situations de surexposition de l'enfant, qui doivent
être repérées afin de d'agir sur les conditions de vie. Il faut veiller à ce que les
actions mises en oeuvre permettent d'atteindre effectivement les enfants les plus
exposés, souvent en situation de pauvreté ou de précarité.;