Description : Quatre éléments d'anatomie sont indispensables à une bonne compréhension des syndromes
médullaires : La moelle renferme le corps cellulaire du neurone moteur périphérique,
et est très proche du corps cellulaire du neurone sensitif périphérique. Les rapports
radiculo-médullaires sont étroits. Tout tableau clinique associant des signes périphériques
et centraux est possiblement médullaire. Dans la moelle, les faisceaux sensitifs
sont très nettement séparés : le faisceau cordonal postérieur véhicule la sensibilité
proprioceptive ; le faisceau spino-thalamique, antéro-latéral, véhicule la sensibilité
thermoalgique après que ses fibres aient croisé la ligne médiane. Tout tableau clinique
comportant une très franche dissociation des modalités sensitives est possiblement
médullaire. La somatotopie du faisceau spino-thalamique est telle que les fibres
les plus externes viennent des dermatomes les plus distaux (les plus internes proviennent
des dermatomes les plus proximaux). Ceci explique qu'un niveau sensitif qui n'est
pas suspendu n'est pas nécessairement un niveau lésionnel. En effet, une compression
débutante du faisceau spino-thalamique de la moelle cervicale peut très bien donner
lieu à un niveau dorsal. L'exiguïté de la moelle épinière rend compte du fait que
la séméiologie est souvent bilatérale, contrairement à celle des lésions supramédullaires,
habituellement unitalérale. Aussi, une paraplégie (paralysie des deux membres inférieurs)
ou une tétraplégie (paralysie des quatre membres) sont, en soi, évocatrices d'une
atteinte médullaire.;