Description : A la suite de l'incendie des entrepôts de Lubrizol et NL Logistique survenu le 26
septembre 2019 à Rouen, Santé publique France a mis en place un dispositif global
d'évaluation épidémiologique de ses conséquences sur la santé, qu'elles soient survenues
au moment de l'accident ou qu'elles apparaissent plusieurs mois ou années après. Ce
dispositif comporte plusieurs études qui s'intéressent à l'ensemble des effets sur
la santé, y compris la santé mentale. La 1re surveillance, réalisée immédiatement
après l'incendie et pendant un mois, a montré que les recours aux soins d'urgences
ont été peu nombreux et motivés par des effets essentiellement sans gravité, de type
irritatif (pulmonaire et oto‑rhino‑laryngologique :toux, gêne respiratoire, irritation
et mal de gorge, picotement du nez…), trouble digestif (nausées, vomissements, douleurs
abdominales) et maux de tête ; Menée en 2020, par questionnaire auprès d'un échantillon
représentatif de la population exposée, l'enquête de santé et de qualité de vie Une
étude à l'écoute de votre santé a mis en évidence que 66 % des personnes de la zone
exposée ont rapporté au moins un trouble de santé qu'elles ont attribué à l'incendie.
Ces troubles ont rarement conduit à un recours aux soins. Il s'agissait principalement
de symptômes psychologiques (stress, angoisse…), ORL, généraux, oculaires, respiratoires
et de troubles du sommeil. L'effet négatif de l'incendie sur la santé globale par
les habitants, notamment sur la santé mentale, était encore mesurable un an après.
Ces résultats ont confirmé l'importance de proposer une aide adaptée aux personnes
proches du lieu de l'évènement, aux personnes économiquement défavorisées, socialement
isolées ou ayant des antécédents psychologiques, en cas de futurs accidents industriels
; Une surveillance épidémiologique de la population à partir des données du Système
national des données de santé (SNDS) a été mise en place en 2021 et sera poursuivie
pendant plusieurs années.;