Description : La violence chez les jeunes est préoccupante en raison de sa prévalence et des nombreuses
conséquences qu’elle peut occasionner sur leur santé. La violence peut se manifester
dans différents milieux fréquentés par les jeunes. Toutefois, la recherche scientifique
concernant la violence communautaire commise et subie par les jeunes de 25 ans et
moins demeure peu développée comparativement aux autres types de violence interpersonnelle.
L’objectif de cette synthèse est donc de réaliser un état des connaissances pour explorer
cette problématique. Les principaux constats sont les suivants : Il n’existe pas
de définition commune de la violence communautaire qui se dégage de la littérature
recensée. De manière générale, ses principales composantes se rapportent aux milieux
et aux contextes dans lesquels elle peut survenir (p. ex. voisinage, espaces publics,
école, en ligne), à ses manifestations (p. ex. actes de nature physique, verbale ou
sexuelle) et aux types d’exposition (p. ex. victime, témoin). Les données disponibles
pour déterminer l’ampleur de la problématique à l’échelle canadienne et québécoise
sont limitées et hétérogènes. Elles montrent toutefois que plusieurs jeunes sont victimes
ou témoins de violence dans leur communauté, certains davantage que d’autres. À cet
effet, les résultats d’une enquête populationnelle québécoise révèlent que près de
deux jeunes de 12 à 17 ans sur cinq auraient été victimes ou témoins de violence communautaire
au cours de l’année précédant l’enquête. Certains facteurs sont potentiellement associés
à un plus grand risque de subir de la violence communautaire (p. ex. le fait d’être
un garçon, avoir des croyances soutenant la violence) ou d’en perpétrer (p. ex. affiliation
à des pairs délinquants), alors que d’autres facteurs auraient un effet protecteur,
comme le soutien des parents, des pairs ou d’un adulte de la communauté. Les conséquences
pouvant être associées à cette violence sont variées et peuvent être psychologiques
(p. ex. symptômes de stress post-traumatique), comportementales (p. ex. comportements
agressifs) et physiques (p. ex. troubles de sommeil) et se manifester en contextes
scolaire et communautaire (p. ex. diminution de l’engagement scolaire, insécurité
dans la communauté). Plusieurs stratégies visant à prévenir la violence chez les
jeunes sont considérées comme prometteuses par des organisations en santé publique
reconnues ou par des expertes et experts dans le domaine de la prévention. Parmi celles-ci,
on retrouve notamment la création d’environnements sécuritaires, la promotion d’environnements
familiaux favorisant un développement sain, et le renforcement des compétences personnelles
et sociales des jeunes. La mobilisation et la collaboration d’une diversité d’acteurs
provenant de milieux variés (p. ex. santé publique, sécurité publique, milieux scolaires,
organismes communautaires) seraient des conditions favorables à la réussite des interventions.;