Description : La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives
et la Direction générale de la santé ont sollicité l’Institut national de la santé
et de la recherche médicale pour la réalisation d’une expertise collective actualisant
les connaissances scientifiques sur l’alcool, ses effets sur la santé, les niveaux
et modalités d’usages associés à sa consommation en France, ainsi que les stratégies
de prévention et d’accompagnement efficaces. Ce travail s’appuie essentiellement sur
les données issues de la littérature scientifique disponible à la fin du premier semestre
2020. Reposant sur l’analyse critique de plus de 3 600 documents par 12 experts, cette
expertise a permis d’émettre des recommandations d’action et de recherche dans l’objectif
de renforcer la prévention auprès de la population. Cet article présente ici quelques-unes
des principales recommandations issues de ce travail collégial publié en 2021. Toute
consommation d’alcool étant nuisible pour la santé, il est nécessaire d’en limiter
l’accès et d’en réduire l’attractivité. Un des leviers pour cela est de rétablir la
loi Évin telle qu’initialement rédigée, puis de la renforcer. La prévention passe
par plusieurs enjeux prioritaires : l’information sur le risque lié à la consommation
d’alcool, la mise en place de campagnes encourageant des périodes sans consommation
du type « mois sans alcool » et le renforcement des facteurs de protection avant l’âge
de la première consommation. Ces facteurs sont collectifs, avec par exemple la régulation
du nombre et de la concentration des lieux de ventes, ou encore la réduction des horaires
de vente ; mais ils sont aussi individuels (renforcement des compétences psychosociales,
etc.) et familiaux (soutien à la parentalité, etc.). Par ailleurs, les professionnels
de santé de premier recours devraient être davantage formés aux stratégies de dépistage
et aux différentes méthodes d’intervention efficaces. De manière générale, il est
indispensable d’augmenter les moyens de la recherche, de l’enseignement et de la prévention
sur l’alcool, et de mettre en place une réelle politique de réduction des risques
et des dommages via une réduction des consommations.;