Description : Le suicide fait partie des premières causes de mortalité dans le monde, et les jeunes
de 15 à 29 ans sont particulièrement touchés, puisque, au niveau mondial, il s’agit
de la quatrième cause de décès dans cette tranche d’âge. La problématique suicidaire
a fait l’objet de nombreuses études épidémiologiques, ce qui a permis l’identification
de facteurs de risques proximaux (victimisation, consommation d’alcool...) et distaux
(âge gestationnel, dépression maternelle. . .). Pourtant, malgré l’apport de ces informations
sur l’étiologie du suicide, les facteurs de risque identifiés jusqu’à présent n’ont
pas permis une prédiction satisfaisante des comportements suicidaires (idéations et
tentatives de suicide). Un changement de paradigme, avec des modèles statistiques
adaptés à la prédiction et supportant un grand nombre de variables simultanément,
pourrait permettre une meilleure identification des jeunes à risque. L’objectif de
cette thèse était d’étudier la prédiction des comportements suicidaires chez les jeunes,
en utilisant des méthodes d’apprentissage statistique. Ces travaux ont été réalisés
avec 3 grandes cohortes de population générale, deux cohortes canadiennes, l’Étude
Longitudinale du Développement des Enfants du Québec (ÉLDEQ) et l’Étude Longitudinale
des Enfants de Maternelle du Québec (ÉLEMQ), et la cohorte étudiante française internet-based
Students HeaAlth Research Enterprise (i-Share). Des modèles de prédiction ont été
construits avec des méthodes d’ensemble : les forêts aléatoires. La première étude
de ces travaux de thèse avait pour objectif de prédire les tentatives de suicide rapportées,
entre 13 et 20 ans, par les adolescents de la cohorte ÉLDEQ, en utilisant des facteurs
périnataux (intra-utérins, natals et jusqu’aux 5 premiers mois de vie). Ces facteurs,
bien qu’importants dans l’étiologie du suicide, n’ont permis qu’une prédiction limitée
des tentatives de suicide à l’adolescence. La deuxième étude s’est intéressée au pouvoir
prédictif de 38 symptômes émotionnels et comportementaux, évalués par l’adolescent,
la mère et l’enseignant à 12/13 ans, des jeunes de la cohorte ÉLEMQ. Dans l’ensemble,
la qualité de prédiction des comportements suicidaires à l’âge de 15 ans, à partir
de ces 38 symptômes, était faible à moyenne. [...];