Description : La dernière pandémie a exposé et accentué le sous-effectif de nombreux services hospitaliers.
La réduction du nombre de médecins hospitaliers des spécialités de première ligne
(urgentistes, anesthésistes, obstétriciens, psychiatres) résulte de l’application
de règlementations sur les horaires de travail, des normes d’encadrement et d’une
forte tendance à souhaiter réduire le temps consacré à la vie professionnelle. Elle
résulte aussi du fait que, dans certaines zones jugées peu attractives les postes
budgétaires disponibles de médecin titulaire ne sont pas pourvus. Dans bien des hôpitaux,
ce manque de médecins ne permet pas de répondre de façon optimale aux urgences sanitaires
locales et menace la qualité des soins, voire leur pérennité. Alors que l’intérim
médical devait permettre de répondre à des difficultés ponctuelles, en cas de tensions
temporaires en ressources humaines (arrêt inopiné pour maladie, afflux inattendu de
malades), les directeurs d’hôpitaux en difficulté chronique se sont souvent estimés
contraints de recourir à des médecins intérimaires, dont le nombre a augmenté de 70
% depuis 2019. Le Conseil national de l’Ordre des médecins a rapporté que le nombre
de médecins intérimaires a doublé entre 2013 et 2022, passant de 6 000 à 12 000 praticiens,
attirés par l’autonomie de ce mode d’exercice leur offrant une totale maîtrise de
leur temps de travail, le contrôle de leurs congés et surtout l’assurance d’un haut
niveau de rémunération lié au tarif de journée d’intérim appliqué.;