Description : Trente-cinq ans après la découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH),
l’épidémie se poursuit en France. Afin d’orienter les stratégies de prévention du
VIH et de suivre leur impact, il est indispensable de connaître la dynamique de l’épidémie.
L’indicateur permettant de rendre compte de l’évolution des infections est l’incidence,
définie comme le nombre de sujets nouvellement infectés par le VIH au cours du temps.
Sachant que la transmission du VIH a lieu principalement à partir de personnes séropositives
non diagnostiquées (et donc non traitées) et que plus les séropositifs sont traités
tôt, moins ils peuvent transmettre le VIH, il est également indispensable de quantifier
la part de personnes infectées ignorant leur séropositivité et le délai entre l’infection
et le diagnostic. Une autre question essentielle est de connaître la cible à atteindre
en termes de délai entre infection et diagnostic pour chaque mode de contamination,
afin de faire baisser substantiellement le nombre de nouvelles infections à VIH. En
France, depuis 2003, nous disposons d’un système de surveillance des nouveaux diagnostics
VIH couplé à la surveillance virologique des contaminations récentes. Le premier objectif
de la thèse est de développer et de valider un modèle multi-état permettant d’estimer
à la fois l’incidence du VIH, le nombre de personnes non diagnostiquées et le délai
entre infection et diagnostic en France. Ce modèle permettra d’obtenir des indicateurs
plus précis que ceux estimés aujourd’hui, et de les produire en routine à Santé publique
France. Les estimations par mode de contamination et par zone géographique contribueront
à la connaissance des inégalités territoriales de santé. Le deuxième objectif est
d’appliquer ce modèle multi-états pour faire de la prédiction d’incidence, du nombre
de personnes non diagnostiquées ainsi que du délai entre infection et diagnostic à
l’horizon 2030 en utilisant des projections. Ce deuxième objectif permettant de fixer
des objectifs à atteindre en termes de recours au dépistage dans les différentes populations
exposées. Enfin, le troisième objectif de cette thèse est de développer et de valider
un modèle utilisant seulement les marqueurs biologiques pour estimer l’incidence.
Cette dernière partie permettra d’orienter le choix d’utiliser ou non les marqueurs
biologiques pour modéliser l’incidence du VIH en France.;