Description : Introduction – Près de 40 000 personnes utilisent actuellement la prophylaxie pré-exposition
(PrEP) en France, majoritairement des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres
hommes (HSH). Les personnes migrantes et en particulier les femmes et les hommes originaires
d’Afrique et des Caraïbes en restent éloignées. Méthode – Trois enquêtes transversales
auprès des prescripteurs ont évalué en 2018, 2019 et 2021 la fréquence de prescription
de la PrEP auprès des personnes migrantes (toutes orientations sexuelles), les obstacles
rencontrés et les perspectives d’amélioration. L’expérience de certains répondants
ayant développé des approches innovantes sont ensuite décrites. Résultats – De 60
à 113 professionnels ont répondu aux enquêtes annuelles. La fréquence de prescription
à au moins une personne migrante a augmenté de 27% en 2018 à 70% en 2021. Une grande
partie des prescripteurs l’ont prescrite à moins de 5 personnes migrantes. Les HSH
migrants représentent une part importante des files actives. La proportion de femmes,
d’hommes et de personnes trans migrants non HSH bénéficiaires de la PrEP a progressivement
augmenté en 4 ans. Les principaux obstacles rencontrés par les prescripteurs sont
la difficulté à suivre les personnes migrantes mises sous PrEP, la méconnaissance
de la PrEP par ces dernières, les barrières à l’accès aux droits et leur manque d’intérêt
pour cet outil de prévention. Conclusion – La prescription de la PrEP chez les personnes
migrantes est une réalité en France, mais reste rare et bénéficie surtout aux HSH
nés à l’étranger. Elle doit être encouragée et facilitée par différentes approches
novatrices.;