Description : Introduction : Dans un contexte d’hypermédicalisation de la naissance, les femmes
sont de plus en plus nombreuses à souhaiter un accouchement physiologique. La Haute
Autorité de Santé recommande que toutes les femmes puissent bénéficier d’un soutien
continu, individuel et personnalisé adapté selon leur demande de la part d’une sage-femme.
Les objectifs de cette étude étaient d’effectuer un état des lieux des pratiques des
sages-femmes hospitalières alsaciennes en matière d’accompagnement de l’accouchement
physiologique mais aussi de voir si celles-ci possédaient les ressources nécessaires,
qu’elles soient matérielles ou en termes de formations, pour réaliser cet accompagnement
de façon pertinente. Méthode : Une étude quantitative et qualitative, de type observationnelle,
descriptive et multicentrique a été menée à l’aide d’un questionnaire auprès de 78
sages-femmes hospitalières alsaciennes, du 4 octobre 2021 au 4 décembre 2021. Résultats
: Les sages-femmes se sentent à l’aise lors de l’accompagnement d’un accouchement
physiologique pour la grande majorité d’entre-elles (91,0%). En revanche, 82,0% des
sages-femmes disent ne pas avoir pu, au moins une fois, utiliser une méthode de gestion
de la douleur par manque de moyens. Elles estiment avoir manqué davantage de temps
(89,1%) que de matériel (51,6%). Aussi, sont-elles 73,1% à trouver que les connaissances
apprises au cours de leur formation initiale ne sont pas suffisantes pour accompagner
un travail physiologique. Conclusion : Notre étude révèle que le manque de disponibilité
des sages-femmes et à plus petite échelle leur manque de formation(s) et de matériel
fonctionnel disponible sont des facteurs pouvant influencer la pertinence de leur
accompagnement de l’accouchement physiologique. Les sages-femmes espèrent aboutir
un jour à « une femme une sage-femme » ; un professionnel de santé dédié à une parturiente
en salle de naissance.;