Description : Le protoxyde d’azote, synthétisé pour la première fois en 1772, est un gaz utilisé
en médecine de par ses propriétés anesthésiques et analgésiques mais qui est aussi
l’objet d’un mésusage à titre récréatif, en particulier chez les jeunes adultes et
les adolescents, en nette augmentation ces dernières années. L’accentuation de cette
utilisation détournée du protoxyde d’azote prend des proportions alarmantes en étant
rendue possible par la facilité d’accès de la population générale au gaz pur contenu
dans les cartouches pour siphon à crème chantilly par exemple, mais aussi par l’innocuité
supposée de son inhalation véhiculée par son surnom de « gaz hilarant ». Ce mésusage
est pourtant à l’origine de complications aigües tel que l’hypoxie, les brûlures,
et les troubles neuropsychiatriques ; tout comme il est à l’origine de complications
chroniques avec des conséquences sanitaires parfois graves telles que des myélo-neuropathies,
des anémies ou encore des thromboses. L’inhalation récréative répétée peut ainsi entrainer
un déficit en vitamine B12, avec des conséquences pouvant s’avérer irréversibles,
ce qui nécessite un diagnostic et une prise en charge rapide et adaptée au patient.
Les agences sanitaires ont alerté et enquêtées sur la dangerosité de ce mésusage et
une loi visant à protéger les mineurs et limiter la quantité vendue aux particuliers
a été votée en 2021. Pour autant, le mésusage du protoxyde d’azote reste sous-estimé
et nécessite une prise en charge des utilisateurs récréatifs de la part des personnels
médicaux afin de prévenir sa propagation, ses complications ou son aggravation via
l’information et l’arrêt de la consommation. La formation et l’information des professionnels
de santé et notamment des pharmaciens d’officine est indispensable car, de par leur
nature de professionnel de santé de proximité au contact de la population générale,
ils ont un rôle essentiel à jouer dans l’éducation et la prévention du mésusage du
protoxyde d’azote.;