Description : Jusqu’à récemment, les émotions liées à la conscience de soi n’avaient pas été beaucoup
étudiées.1 Même si Charles Darwin les avait déjà, à son époque, examinées d’une manière
assez détaillée dans son livre L’expression des émotions chez l’homme et les animaux,2
peu de recherches ont été menées sur leur signification, la façon dont elles se développent
et les différences qui apparaissent entre les individus. Jusqu’à il y a environ 40
ans, aucune recherche en psychanalyse ou en psychopathologie développementale n’avait
fait suite aux observations de Darwin. Cela s’explique en partie par le fait que Freud
se concentrait sur la culpabilité et sur la confusion entre certaines émotions liées
à la conscience de soi comme l’embarras, la culpabilité et la honte. En fait, les
observations et les théories de Darwin ne permettaient pas de différencier ces émotions
distinctes, en grande partie à cause de sa façon de mesurer les émotions liées à la
conscience de soi, laquelle s’appuyait sur le degré de rougissement. Bien que ce comportement
puisse être utile en tant que mesure, plusieurs personnes ne rougissent pas. De plus,
le rougissement permet de mesurer l’autoréflexion en présence des autres et est le
plus facilement observable lorsque la personne est dans l’embarras, mais il ne constitue
pas une mesure pour toutes les autres émotions liées à la conscience de soi comme
la honte, la culpabilité et la fierté. Darwin a reconnu le rôle des pensées d’une
personne, en particulier en ce qui concerne l’embarras, mais il ne s’est pas servi
des capacités cognitives pour faire la distinction entre ces émotions.;