Description : Introduction : La pandémie SARS CoV-2 a été l’occasion d’une réflexion concernant
ce bien précieux que représente un lit de réanimation. Malgré l’expérience des médecins
réanimateurs, la décision d’admettre ou non un patient en réanimation reste difficile
et peut entrainer un séjour qui sera qualifié à postériori de « non-justifié ». L’objectif
de notre travail était de mieux définir les critères, les circonstances et les conséquences
de ce type de séjour et de proposer des moyens pour éviter de telles admissions. Matériels
et Méthodes :Nous avons réalisé une enquête de pratique avec l’envoi d’un questionnaire
électronique à plusieurs réanimateurs, membres d’un Réseau de Recherche en Éthique
en Soins Critiques (RESC). Le questionnaire est composé de 2 parties. Une première
concernant les caractéristiques démographiques du participant ainsi que son ressenti
sur la fréquence des séjours pouvant être qualifiés comme « non-justifiés » et la
proportion de ceux pouvant être évités. Et une seconde partie qui concerne 4 grands
domaines : les critères, les circonstances, les conséquences d’un séjour qualifié
comme « non-justifié » et les mesures qui pourraient être mise en œuvre pour les éviter.
Chacun de ces 4 domaines comprend 9 à 15 questions et pour y répondre le réanimateur
doit compléter une échelle de Likert. Résultats :Les principaux critères qui peuvent
définir le séjour comme non justifié sont la survie et la qualité de vie attendues
après la réanimation, au regard de la situation clinique actuelle et du parcours préalable
du patient. L’urgence de la situation clinique, la méconnaissance du dossier médical
et l’absence d’anticipation d’une éventuelle admission en réanimation dans le parcours
de soin du patient sont des circonstances pouvant entrainer un séjour qualifié de
« non-justifié » en réanimation. Le stress, l’anxiété, l’incompréhension, voire des
conflits avec les proches et entre les soignants peuvent être les conséquences de
ces circonstances d’admission. L’une des mesures à mettre en œuvre pour les réduire
ou les éviter pourrait être la concertation pluridisciplinaire en amont de la réanimation,
impliquant le patient, ses proches et le médecin réanimateur, dès que la présence
de ce dernier apparaît légitime au regard du projet de soin du patient. Conclusion
La mise en place de réflexions partagées et anticipées en amont d’un séjour en réanimation
pourrait sans doute éviter un certain nombre de séjours en réanimation qualifiés à
posteriori de « non justifiés ».;