Description : La prise en charge des personnes détenues infectées par le virus de l'hépatite C (VHC)
s'inscrit dans un parcours de soins sanitaire et pénal complexe. L'arrivée des traitements
antiviraux d'action directe (AAD) de l'infection par le VHC en permettant une guérison
virale dans la plupart des cas contribue à la stratégie nationale d'élimination du
VHC d'ici 2025. Un examen de la littérature et des données nationales disponibles
a été effectué pour structurer un recueil d'informations ans trois régions métropolitaines
(40% de la population détenue). L'épidémiologie et la prise en charge des personnes
détenues sont peu documentées, avec des données anciennes. L'enquête Coquelicot a
montré que la population pénitentiaire avait des pratiques associées à un fort risque
de contamination par le VHC majorées dans le contexte de la détention. Le dépistage
à l'entrée en détention était en 2010 de 93% (Prevacar), en 2015 et 2017 de 70% et
de 72% (2 études de pratiques) et en 2016 de 56,5% (Île-de-France). La séroprévalence
et la prévalence des infections VHC étaient en 2010 de 4,8% et 2,5% (Prevacar) et
en 2017 de 2,9% et 1,1% (Fresnes). En l'absence de recueil national d'information
de prise en charge médicale du VHC, l'enquête du CNS a montré que les parcours étaient
hétérogènes, avec une cascade d'accès au traitement de moins d'une personne détenue
sur 2, l'insuffisance de dépistage étant l'obstacle majeur. La mise en place d'un
recueil de données pérennes, le renforcement d'un dépistage pour un traitement effectif
apparaissent indispensables pour l'éradication du VHC en milieu pénitentiaire.;