Description : Des données pour décider en médecine générale La consommation excessive de boissons
alcoolisées est un problème majeur pour le consommateur et son entourage, avec une
morbi-mortalité importante. Le Haut Comité de la santé publique évalue à 5 millions
le nombre de français exposés par leur consommation d'alcool à des difficultés d'ordre
médical, psychologique et social, dont 2 millions de personnes dépendantes de l'alcool.
L'alcool est impliqué dans 30 à 40 % des accidents mortels de la circulation, 10 à
20 % des accidents du travail, 20 % des accidents domestiques. Il est également impliqué
dans 5 à 25 % des suicides, 50 % des rixes, 20 % des délits, 50 à 60 % de la criminalité
en général. Il s'agit très souvent ici d'alcoolisation aiguë. La mortalité imputable
à l'alcool se situe entre 40 000 et 50 000 morts, soit près de 10 % de la mortalité
globale. Elle ne se limite pas aux pathologies liées directement à l'alcool (cirrhoses,
complications neurologiques, cancers des voies aérodigestives supérieures). Les coûts
directs et indirects ainsi que le coût social sont largement supérieurs aux bénéfices
de la production et de la commercialisation de l'alcool [1]. Ces données épidémiologiques
montrent bien que l'action médicale dans ce domaine ne peut être purement curative
et doit envisager une action précoce auprès des consommateurs à risque. L'OMS a développé
un important programme dans ce sens. La France s'y est associée dans le cadre de l'action
« Boire moins, c'est mieux ».;