Description : La menace de pandémie grippale, par la gravité de ses conséquences potentielles, nécessite
un haut niveau de préparation. Dans le cadre de la planification des mesures à prendre
pour protéger les populations et en vue de la poursuite des activités des entreprises
pendant une pandémie, la question de la possible transmission du virus influenza à
l'intérieur des bâtiments par l'intermédiaire des systèmes de ventilation ou de climatisation
doit être posée. Le présent article a pour objectif d'explorer la plausibilité d'une
contamination par cette voie comparée à la « classique » transmission par gouttelettes
ainsi que par contact direct ou indirect, qui nécessitent une proximité entre le sujet/l'objet
source et l'hôte susceptible. Nous avons, à partir des données disponibles dans la
littérature, procédé par étapes en nous interrogeant sur la possibilité de diffusion
du virus dans l'air ainsi que sur sa survie et sa capacité à contaminer des personnes
à distance, qu'elles soient situées dans le même espace ou dans un autre espace du
bâtiment que le sujet source. Notre analyse suggère que le risque de diffusion à distance
d'un virus influenza « classique » sous forme aérosolisée ne peut être écarté. En
revanche, le risque de transmission lié à la conservation de son pouvoir infectieux,
à distance via les systèmes de ventilation ou de climatisation, semble peu probable.
Compte tenu de ces éléments, nous avons ensuite essayé de déterminer quelles mesures
seraient à recommander et/ou à déconseiller afin de minimiser le risque de transmission
de la grippe au sein d'un bâtiment ventilé ou climatisé. Enfin, nous avons tenté d'identifier
les besoins de recherche ainsi que les études à entreprendre pour confirmer ou non
la pertinence des recommandations proposées et répondre aux questions qui demeurent
en suspens.;