Description : En 1974, la loi Veil dépénalisant l'avortement est votée. Mais près de cinquante ans
après cette avancée majeure en terme de reconnaissance du droit à l'avortement, de
nombreuses Françaises se retrouvent encore à devoir partir à l'étranger pour avorter
une fois le délai légal passé. Et pour celles qui n'en ont pas les moyens, quel autre
choix alors que de poursuivre leur grossesse ? br Ce constat soulève bon nombre de
questionnements éthiques et ce mémoire propose d'y réfléchir en énonçant la problématique
suivante : quelle prise en charge pour les demandes d'interruption de grossesse chez
les femmes hors délai ? br L'analyse de 19 dossiers de patientes ayant eut recours
à une interruption médicale de grossesse (IMG) pour motifs psycho-sociaux à l'hôpital
de Saint-Denis a permis de mettre en lumière la complexité de certaines situations,
exposant clairement que pour certaines femmes dans certains contextes le délai de
14 semaines d'aménorrhée n'est pas suffisant. br Il devient alors naturel d'interroger
les fondements du délai actuel en s'intéressant aux enjeux éthiques soulevés par un
allongement voire une suppression du délai. L'adhésion des soignants à la démarche
est un des points clé de la prise en charge des demandes tardives d'interruption de
grossesse. Elle passe par la formation et la mise en place d'un cadre rassurant pour
apaiser les craintes, notamment d'une augmentation du nombre d'interruptions de grossesse
ou de dérives. La question du statut du fœtus est également un enjeu qui contribue
à alimenter les réticences à un allongement du délai. Au vu de ces éléments, il convient
de réfléchir rapidement à la mise en place de solutions plus justes, réalistes et
pérennes.;