Description : Introduction – La prévention de la transmission mère-enfant du virus de l’hépatite
repose sur le dépistage prénatal de l’antigène (Ag) HBs, obligatoire en France depuis
1992, et, en cas de mère porteuse de l’AgHBs, sur la sérovaccination anti-VHB du nouveau-né
dès la naissance. L’objectif était d’estimer les fréquences de réalisation du dépistage
prénatal et de la sérovaccination, la prévalence de l’AgHBs, et d’étudier leurs facteurs
associés. Méthodes – Les données de l’Enquête nationale périnatale (ENP) 2016, recueillies
par des sages-femmes enquêtrices auprès de l’ensemble des parturientes en France pendant
une semaine, ont été analysées en univarié et multivarié (régression de Poisson) :
caractéristiques sociodémographiques maternelles, suivi prénatal, état de santé du
nouveau-né et caractéristiques de la maternité. Résultats – Le statut AgHBs était
documenté pour 97,0% des femmes. En analyse multivariée, il était plus souvent absent
pour les femmes accouchant en métropole hors Île-de-France (rapport de prévalence,
RP : 3,9, intervalle de confiance à 95%, IC95%: [2,6-5,9]), en maternité privée (RP
: 1,8 [1,4-2,3]), pour celles principalement suivies pendant les six premiers mois
par un gynécologue-obstétricien (RP : 1,5 [1,1-2,0]) ou par un médecin généraliste
(RP : 1,9 [1,2-3,0]) par rapport à celles suivies par une sage-femme et pour celles
ayant eu un suivi prénatal insuffisant (RP : 2,1 [1,5-3,1]). La prévalence de l’AgHBs
était de 0,84%, atteignant 5,5% chez les mères nées en Asie ou en Afrique subsaharienne.
La mise en œuvre de la sérovaccination n’était rapportée que pour 70 des 110 nouveau-nés
de mères porteuses de l’AgHBs. Conclusion – Le dépistage prénatal de l’AgHBs est très
largement réalisé, mais la mise en œuvre de la sérovaccination anti-VHB demeure très
insuffisante.;