Description : Contexte : En 2018 en France, 3,8 millions de personnes vivaient en région sous-dotée,
soit 5,7% de la population. Ils avaient accès à moins de 2,5 consultations/an/habitant.
Paradoxalement, les soins primaires prônent pourtant l’égalité pour l’accès aux soins.
La surmortalité au sein de la communauté d’agglomération Maubeuge-Val de Sambre, tous
âges, tous sexes et toutes causes confondues atteignait 29% par rapport au niveau
national. Objectifs et méthodes : L’objectif était de découvrir le vécu, les attentes
et les adaptations des patients vivant en zone sous-dotée à partir d’un modèle marqué
par la difficulté d’accès aux soins : Maubeuge et sa zone péri-urbaine. Une étude
en recherche qualitative par entretiens semi-dirigés avec analyse par théorisation
ancrée a été réalisée. Résultats : Les focus group étaient des exutoires permettant
le soulagement et le partage de nombreux griefs. L’attente était interminable et les
consultations expéditives, facteur de pénibilité. Médecin comme patients étaient arrivés
à saturation. La dépendance sociale était marquée. Les patients développaient des
stratagèmes et alternatives pour tenter de conserver leurs habitudes profondément
ancrées. La déshumanisation du système de santé contrastait avec la puissance de la
relation malade-médecin. Leur autonomie et leur solidarité étaient exemplaires. Ils
faisaient preuve de résilience. Conclusion : Ne pas avoir de médecin traitant semblait
être un marqueur de précarité. Être malade était une double peine. Vivre en zone sous-dotée
était donc une bonne raison de prioriser sa santé et de développer compétences et
résiliences. Se fonder sur l’expérience des patients permettrait de proposer des aides
pertinentes et de redynamiser au mieux le territoire.;