Description : La communication est un pilier de la relation médecin-patient. Elle est la confrontation
de deux lexiques mentaux d'individus aux vécus et croyances différentes. Certaines
postures et certains mots du médecin viennent se heurter aux représentations du patient,
fragilisant le lien relationnel. Population étudiée et méthode : Etude qualitative
par entretiens semi-dirigés auprès de vingt personnes âgées de 20 à 97ans. Le lien
de confiance était fragilisé lorsque le patient n'obtenait pas satisfaction. Il attendait
un médecin à l'écoute, disponible, qui comprenne ses besoins tant sur le plan médical
qu'émotionnel et relationnel. Le manque d'explications, le doute ou les silences étaient
responsables d'un sentiment d'insécurité. Un discours réduit à sa pathologie, un diagnostic
rapide ou une attitude non centrée patient lui donnait l'impression de ne pas exister.
La manière de dire était importante. Il déplorait un langage brutal ou critique qui
le dévalorisait ou des attitudes dans l'excès (trop proches ou trop distantes), qui
nuisaient au lien de confiance. Il revendiquait sa propre temporalité et ses limites,
et n'était parfois pas disponible pour entendre un message médical. Cette étude a
montré à quel point les patients portent un regard critique sur la façon de communiquer
de leur médecin. La relation évolue vers plus de partenariat et de décision médicale
partagée mais aussi vers plus d'exigence. Vouloir donner satisfaction à son patient
pour maintenir le lien est nécessaire mais il faut peut être s'interroger sur les
nouvelles limites à se fixer;