Description : De tout temps, les hommes ont fait usage de substances psychoactives. Toutefois, leurs
modes de consommation ont considérablement évolué au fil des siècles. Si les drogues
ont d’abord été utilisées dans un cadre religieux ou médicinal, elles sont ensuite
devenues des objets purement récréatifs. L’évolution de leur mode de consommation
a entrainé avec elle l’apparition d’une maladie qui a longtemps eu du mal à être considérée
comme telle, l’addiction. Cette pathologie se caractérise par l’impossibilité de contrôler
la consommation d’un produit ou d’une activité et par la poursuite de ce comportement
en dépit de ses effets nocifs. Les progrès en neurobiologie ont permis une meilleure
compréhension des mécanismes en jeu dans les processus addictifs. Ils ont notamment
permis d’identifier le réseau neuronal à la base de l’addiction, le circuit de la
récompense. Néanmoins, malgré les grandes avancées réalisées, les connaissances sur
cette pathologie restent encore lacunaires et les thérapies disponibles sont d’une
efficacité limitée. Les conduites addictives ne cessent pourtant de s’intensifier,
notamment dans le contexte actuel où le marché de la drogue est en plein essor et
où la société favorise l’hyperconsommation. Leurs dégâts s’amplifient eux-aussi. Afin
de faire face à ce fléau, la prise en charge de l’addiction a été repensée. Elle ne
se concentre plus uniquement sur la recherche de l’abstinence totale mais vise désormais
également la réduction des risques. Dans ce nouvel objectif, le pharmacien est un
maillon essentiel tant par ses connaissances théoriques que par sa disponibilité,
son accessibilité et sa proximité. Une enquête menée en 2020 auprès de 53 pharmaciens
de Gironde a permis de mieux percevoir leurs missions dans la lutte contre les addictions.;