Description : Les médicaments génériques ont fait leur apparition dans le Code de la Santé Publique
il y a 24 ans ; leur intérêt économique est maintenant bien établi. Ils sont cependant
toujours sujet à controverse, et peinent à remplir leurs objectifs d’utilisation en
France malgré de nombreuses campagnes et textes de lois en leur faveur. Cette étude
a pour but d’analyser la perception de la population française à l’égard des médicaments
génériques, et plus spécifiquement des patients en demande de non-substitution. Cette
étude a été réalisée sous forme d’enquête qualitative par entretiens semi-dirigés
auprès de 19 patients exigeant que soit annotée la mention « non substituable » sur
leurs ordonnances. Il en ressort une inquiétude marquée, notamment en ce qui concerne
les différences de composition avec le princeps. Ce doute est accentué par des sources
d’information biaisées, comme Internet, les proches ou les médias. Le médecin lui-même
peut être à l’origine de cette crainte par son propre manque d’adhésion au générique.
Le résultat est une utilisation fluctuante du générique, dépendante de la pathologie
et de la façon dont est rédigée l’ordonnance. De plus, la réglementation encadrant
la prescription du générique est perçue comme de plus en plus coercitive, privant
le patient de son libre arbitre. Enfin, le médicament générique lui-même est perçu
comme un frein à son adhésion, par la pluralité de ses formes, couleurs, emballages,
pour un seul princeps. Cette étude réaffirme le rôle central du prescripteur dans
l’adhésion du patient et la nécessité d’une médecine participative.;