Description : Ce travail de thèse questionne la perception de la féminité et sa relation au maquillage.
Cette recherche est initiée par l’étude de l’impact du maquillage sur la modification
d’une caractéristique du dimorphisme sexuel : le contraste facial (CF) (Russell, 2003,
2009). Nous avons démontré que malgré la pertinence du CF, celui-ci est insuffisant
pour rendre compte du lien maquillage/féminité. Ces résultats nous interpellent quant
à la seule présence du maquillage pour évaluer la féminité sans se référer aux caractéristiques
biologiques. Le maquillage, par sa représentation sociale, est fortement lié à celle
de la féminité. Le soin du corps qu’il représente en fait un élément central pour
la féminité des femmes. Huguet et al. (2006) démontre l’existence d’un stéréotype
« ce dont on a pris soin est bien » pouvant être activé par la présence de maquillage.
Nous avons démontré l’existence d’une norme sociale astreignant les femmes à se maquiller
pour être féminine, où le maquillage est une condition nécessaire pour obtenir non
seulement des jugements de féminité élevés mais également un ensemble de caractéristiques
positives. La perception de la féminité intègre dans son processus de réalisation
à la fois des indices perceptifs mais fait également appel aux connaissances disponibles
en mémoire, les stéréotypes, les représentations et les normes sociales rendues accessibles
par le maquillage. Nous pouvons alors conclure que le maquillage n’est pas, par nature,
féminin et positif mais qu’il est utilisé comme un élément de référence dans une conception
multidimensionnelle de la féminité.;