Description : Introduction : les violences conjugales sont la forme la plus courante de violence
subie par les femmes dans le monde. Outre les conséquences psychotraumatiques, les
victimes de violences sexuelles présentent plus de dépression, anxiété, douleurs pelviennes,
troubles du comportement alimentaire, troubles digestifs, IVG, grossesse non désirées…
Les médecins généralistes restent les interlocuteurs privilégiés des victimes. L’objectif
de ce travail était de rechercher quelles sont les influences du vécu, statut et genre
des jeunes médecins généralistes dans leur représentation des violences sexuelles
conjugales ? Méthodologie : une étude quantitative descriptive transversale a été
réalisée de mars à mai 2018. Elle questionnait les internes de médecine générale,
les chefs de clinique universitaires et assistants universitaires de médecine générale,
ainsi que les jeunes médecins généralistes non thésés ou thésés depuis moins de 5
ans. Leurs perceptions du consentement et de la violence sexuelle étaient évaluées
à l’aide de 8 vignettes cliniques. Ces dernières présentaient des situations plus
ou moins représentatives de la violence sexuelle en contexte conjugal. Résultats :
850 médecins ont répondu au questionnaire. Cette étude montre qu’il n’y a pas de différence
statistiquement significative, en fonction du genre ou du vécu des jeunes médecins
généralistes, sur leur représentation des VSC. Tous ont la même légitimité. Il y a
cependant une tendance chez les médecins plus expérimentés professionnellement à réussir
à prendre plus facilement position. Discussion : Les tabous des violences sexuelles
conjugales sont en train d’être levés. La définition juridique a été récemment revue
(cf la loi SCHIAPPA du 3 aout 2018). La question des violences sexuelles conjugales
est encore sous exploitée mais primordiale. Il est du devoir du médecin d’interroger
de manière systématique chaque nouveau patient puis régulièrement au cours de sa vie
sur son vécu des violences.;