Description : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), qui comprennent les deux
principales formes, la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH),
sont caractérisées par une inflammation chronique et récurrente de la muqueuse intestinale,
ayant un impact considérable sur la qualité de vie. À l'heure actuelle, la prise en
charge thérapeutique de la MC n'est pas curative et un tiers des patients ne réagissent
pas aux traitements biologiques et aux immunosuppresseurs. Par conséquent, de nouvelles
stratégies pour traiter cette maladie sont fortement attendues. La dérégulation de
l'interaction entre d'une part les facteurs génétiques et le système immunitaire de
l'hôte, et d'autre part le microbiote intestinal et les facteurs environnementaux,
est impliquée dans le développement des MICI. Cette perturbation entraîne effectivement
une augmentation de la perméabilité intestinale et une inflammation persistante. Restaurer
le microbiote «dysbiotique» et les fonctions intestinales altérées représentent donc
une thérapeutique alternative intéressante. De ce fait, les probiotiques sont une
option intéressante et ont été utilisés avec succès chez des patients souffrant de
pouchite et de RCH. Cependant, leur effet protecteur est clairement souche-dépendant
et plusieurs souches probiotiques bien connues n’ont pu conduire à un résultat clinique
probant, en particulier chez les patients souffrant de MC. Le décryptage des mécanismes
moléculaires sera donc la clé pour permettre une recommandation efficace des probiotiques
dans le traitement ou la prévention des MICI. La sélection de souches basée sur des
critères de sélection bien définis et en utilisant des modèles bien maitrisés est
indispensable à ce processus. L'objectif principal de cette thèse était de sélectionner
des lactobacilles et des bifidobactéries parmi une collection de souches françaises
et libanaises, capables de présenter des propriétés protectrices contre les MICI,
en se concentrant sur leurs capacités immuno-régulatrices et leurs capacités à renforcer
la barrière épithéliale. Des approches in vitro ont été utilisées pour sélectionner
des souches ayant une activité anti-inflammatoire et également capables d'améliorer
la fonction de la barrière intestinale. Cinq souches ont été identifiées présentant
des caractéristiques différentes, mais avec un potentiel thérapeutique élevé.;