Description : La multiplication des opérations extérieures expose les militaires à des événements
potentiellement violents, majorant le risque d'apparition de troubles psychiques tel
que le trouble de stress post traumatique. La littérature scientifique met en avant
la présence de comorbidité du trouble de stress post traumatique telles que la dépression
mais également les conduites addictives. Cependant, il n'existe pas de données actuellement
sur les conduites addictives et les habitudes de consommation chez les militaires
français souffrant de trouble de stress post traumatique. Notre étude permet de faire
un premier état des lieux des addictions avec ou sans substances dans cette population
cible. Nous avons réalisé une étude descriptive transversale multicentrique reposant
sur un auto questionnaire anonymisé standardisé (Fagerström, AUDIT, CAST) proposé
aux patients militaire suivis en consultation ou en hospitalisation pour un trouble
de stress post traumatique entre 2017 et 2018 dans quatre Hôpitaux d'Instruction des
Armées : Bégin, Percy, Robert Picqué et Desgenettes. Le critère de jugement principal
était de décrire la consommation de tabac, d'alcool et de cannabis isolée ou associée
dans cette population. Au total 133 patients ont répondu à notre étude. La consommation
de tabac était importante au sein de l'échantillon (51,3%) avec une augmentation de
cette dernière chez 88,24% depuis l'événement traumatique. De plus, la consommation
de tabac était corrélée de manière significative en analysé multivarié au fait d'être
militaire du rang ainsi que le fait de vivre maritalement. En ce qui concerne la consommation
d'alcool, notre étude met en avant une augmentation chez 72,37% des patients depuis
le traumatisme psychique vécu. La consommation de cannabis est toutefois non négligeable
avec 15,79% des patients ayant déclaré en prendre régulièrement. Parmi ces derniers,
12 individus sur 21 ont augmenté leur pratique addictive depuis l'évènement traumatique.
Notre étude montre une augmentation non négligeable de la prévalence des consommations
de tabac, d'alcool et de cannabis chez des patients militaires souffrant de trouble
de stress post traumatique suivi au sein des Hôpitaux d'Instruction des Armées. En
effet, cela nous indique la nécessité de dépister de manière systématique les troubles
de l'usage de substances psychoactives lors du diagnostic et du suivi de ce trouble
psychique, pouvant alors compliquer la prise en charge. A ce jour, il semble pertinent
de poursuivre les formations à destination des praticiens des armées afin d'être sensibilisé
à ces comorbidités et de mener une prise en charge adaptée;