Description : Introduction : L’examen gynécologique est un examen clé pour la santé des femmes.
Cependant de nombreux travaux soulignent son caractère désagréable, souvent source
d’angoisse pour les femmes dans la population générale. Aucune étude française ne
s’est intéressée au vécu de cet examen chez les femmes ayant été victimes de violence
sexuelle. Or, 14,5% des femmes âgées de 20 à 69 ans ont déclaré dans une étude en
2015 avoir subi des violences sexuelles au cours de leur vie. L’objectif principal
était d’étudier le vécu de l’examen gynécologique chez les femmes qui ont été victimes
de violences sexuelles. Matériel et méthode : Etude qualitative, par entretiens individuels
semi-dirigés auprès de dix-sept femmes en France. Résultats : Les participantes étaient
âgées de 21 à 66 ans. Pour la majorité d’entre elles le suivi gynécologique était
irrégulier et le vécu était globalement négatif. L’examen était jugé comme désagréable
et la douleur était la plainte principale. Ce ressenti allait de la simple gêne au
traumatisme avec parfois reviviscence de l’agression subie. Le praticien avait un
rôle clé dans ce ressenti. Les améliorations proposées par les participantes étaient
en autre un meilleur accompagnement des gestes par des explications et un recueil
systématique du consentement. Elles souhaitaient également que l’antécédent de violence
sexuelle soit systématiquement recherché par le praticien. Conclusion : Le vécu négatif
de l’examen gynécologique semble renforcé chez les femmes aux antécédents de violences
sexuelles, avec un risque majeur de réactivation du traumatisme. Des précautions supplémentaires
s’imposent afin de faciliter le suivi gynécologique de ces femmes.;