Description : Objectifs : notre objectif principal était d’étudier l’impact des violences sexuelles
sur la grossesse et le devenir mère à partir de la parole des femmes rapportée lors
des entretiens. Notre objectif secondaire était d’identifier des facteurs protecteurs
pour améliorer la prise en charge. Méthodologie : nous avons mené une étude qualitative
à l’aide d’entretiens semi-directifs à la Maison des femmes de St-Denis. Notre enquête
s’est articulée autour de trois thèmes qui ont guidé notre grille d’entretien : l’histoire
de la violence, les perceptions, les projections. Le recrutement des patientes s’est
organisé à la suite de consultations de suivi de grossesse spécialisées pour les femmes
victimes de violences de Mme Delespine. 16 femmes ont participé à notre étude. Résultats
: au regard des discours rapportés par les femmes, il semble que les violences sexuelles
aient finalement un impact variable sur la mise au monde. Ces différences observées
nous invitent à penser qu’il n’existe pas de relation linéaire entre la forme de la
violence et ses conséquences. La violence doit être comprise dans son contexte, au
sein de la globalité de la personne. Les femmes ont besoin d’une médecine qualifiée
et cadrante mais elle ne serait se limiter aux soins. Être présent est essentiel pour
instaurer « le prendre soin » et non seulement le « donner des soins ». Il existe
des freins à l’expertise des femmes dans la compréhension de l’impact de la violence
sur la mise au monde. Ces obstacles semblent liés à la spécificité de cette violence,
qui empêchent la connaissance des femmes de leur propre corps. Conclusion : après
l’analyse des témoignages, parler d’expertise spécifique des femmes victimes de violences
ne semble pas adapté. En revanche, on peut estimer, que les femmes ont des compétences
potentielles qu’elles peuvent développer, de la même manière que leurs bébés se développent
dans une dynamique d’interaction. Pour favoriser ce processus, l’existence d’un contexte
favorable est primordiale. Nous avons pu établir l’existence de facteurs protecteurs
: soit exogènes et liés à l’environnement tels que l’entourage, les soins, les soignants,
la sécurité et l’amour ; soit endogènes et dépendants des capacités maternelles, de
sa perception de la violence, de l’histoire de la violence, de la résilience. Ce contexte
physique et humain permet à la mère et son bébé de développer des capacités adaptatives
qui peuvent réguler les conséquences des violences sexuelles au moment de la mise
au monde.;