Description : Introduction: Le trouble de personnalité borderline (TPB) associe dysrégulation émotionnelle,
impulsivité et instabilité relationnelle. Deux mécanismes impliqués sont l’exposition
à l’adversité précoce et l’impact neurocognitif, eux-mêmes en lien dans la littérature.
Objectif: Documenter une association entre sévérité de l’adversité précoce, déficits
neurocognitifs à l’âge adulte notamment sur l’impulsivité, et sévérité du TPB. Méthodes:
L’étude transversale ROI était menée auprès de femmes adultes souffrant d’un TPB comparées
à des témoins saines appariées sur l’âge. Après une évaluation clinique de l’impulsivité
explicite (BIS11) et de l’adversité précoce (CTQ, CECA-Q), les sujets passaient cinq
tests neuropsychologiques informatisés mesurant impulsivité implicite (CPT, Stroop
Emotionnel adapté), fluence verbale, cognitions implicites (IAT adapté) et prise de
décision (IGT). Résultats: Les caractéristiques sociodémographiques étaient comparables
hormis pour le niveau d’étude et statut professionnel plus faibles dans le groupe
TPB. Les dix patientes TPB incluses présentaient plus d’antécédents de maltraitance
et négligence émotionnelles que les sept témoins, et des scores d’impulsivité plus
élevés à la BIS11 et au CPT. L’IAT montrait une association implicite «honte/traumatisme»
chez les borderline et le Stroop un effet d’interférence plus faible pour les stimuli
«traumatisme». La fluence verbale phonémique était altérée chez les patientes et les
performances à l’IGT ne différaient pas significativement. Discussion: En accord avec
la littérature, cette analyse exploratoire tend à montrer une corrélation entre la
sévérité des traumatismes précoces et des altérations neurocognitives dans le TPB.
Elle pourrait conduire à une évaluation ciblée de l’adversité précoce chez les patientes
borderline et ouvrir à des perspectives psychothérapeutiques intégrant la neurocognition;